Auparavant Duvaucel a signalé comme la première cause du dépérissement de la forêt "les coupes faites dans un âge trop avancé ; le rejet qu'elles ont produit a été languissant, il n'a pu surmonter le brou du fauve et des bestiaux les racines en étant à fleur de terre ont été éventées, le bois a péri. On a même poussé le retardement jusqu'à ne couper certaines parties qu'après qu'elles étaient mortes en cime et racines, sans entrer dans l'examen de la perte réelle occasionnée par le retardement puisqu'il est de fait qu'un bois vif et sain coupé à propos si on le laisse parvenir au point de dépérir en cime et racine n'étant plus propre qu'à faire du mauvais bois de chauffage diminue au moins de la moitié de sa valeur. Les coupes retardées mettent dans la nécessité de repeupler les parties ainsi coupées.
Les repeuplements toujours certains dans les terres neuves ou reposées cessent de l'être dans des terres usées pour avoir été forcés dans leur produit ; ils sont en outre fort onéreux". Tout ceci est fort savoureux à lire pour les forestiers du temps présent.

Que ce soit en 1664, en 1716 ou en 1750, les réformateurs disent et ordonnent les mêmes choses, et Barillon d'Amoncourt ne se distingue pas des Grands Maîtres qui lui ont succédé. On a cru voir cependant en lui une sorte de précurseur des idées modernes ; on lui fait gloire d'avoir respecté les futaies du Bois Bréau, bien qu'il en ait constaté le dépérissement. Pour savoir exactement ce qu'il a fait et les raisons de ce qu'il a fait, laissons parler Barillon d'Amoncourt lui-même.
"Le triage du Bois Bréau contenant cent cinquante arpents

plantés en belle futaie de chêne de hauteur considérable, excepté environ trente arpents sur les rives de la forêt vers Chailly et Barbizon qui sont chênes de moindre hauteur et grosseur pillés et étêtés de longtemps, aussi plus endommagés du feu que les autres, auxquels arbres nous avons remarqué que les basses branches ont poussé leurs feuilles et bourgeons au mois de mai, et depuis le dit temps sont toutes desséchées et mortes ce qui nous a fait juger que les dits arbres sont gâtés par le feu et vont dépérir journellement et pour éviter la perte entière d'iceux, on les peut couper en ventes ordinaires pendant qu'il leur reste quelque sève, afin que leur rejet ou bois soit plus assuré, le fonds étant des meilleurs de la forêt" (Réformation de 1664, page 269).