Le traitement appliqué à la forêt avant 1789 se prolonge en réalité jusqu'au milieu du XIXe siècle, sans modifications appréciables. La forêt est, comme par le passé, à la fois une forêt de rapport et une forêt de chasse affectée aux plaisirs des Souverains. Mais l'administration de la chasse et la gestion forestière, au lieu d'être divisée comme sous l'Ancien Régime, sont désormais réunies dans la même main, celle de la Liste Civile. Les méthodes d'exploitation sont sensiblement les mêmes que par le passé, c'est-à-dire assez rudimentaires et, somme toute, assez brutales.
Il y a bien en 1830 une crise, mais elle est toute dans les idées. C'est la crise du romantisme qui se manifeste dans la littérature et dans l'art et qui donne naissance à l'école paysagiste. C'est à partir de ce moment, et indépendamment de tout fait nouveau d'ordre forestier, qu'apparaissent les premières protestations des artistes contre les coupes et qu'on réclame des mesures de protection spéciales pour les parties les plus pittoresques de la forêt. Le Service Forestier ne reste pas insensible à ce mouvement et une transaction s'établit entre l'intérêt artistique et l'intérêt économique.