Le pin n'a pas le bonheur de plaire aux artistes qui lui reprochent son vert outrageant, ses allures gauches, ses perspectives monotones. Blâmons la nature qui l'a fait ainsi, et plaignons le pin de n'être pas aimé ; car, il n'est aimé de personne, pas même des forestiers. Les forestiers utilisent le pin, mais ils n'ont pour lui aucune véritable tendresse. Ils préfèreraient de beaucoup ne planter que des chênes et des hêtres, essences décoratives qui réunissent tous les suffrages ; mais il arrive à ces princes des arbres de bouder et de refuser leurs services ; force est alors de recourir au pin, Cendrillon sylvestre, toujours prêt à toutes les besognes.