L'introduction du pin dans la forêt de Fontainebleau n'est pas due, comme le croient les artistes, à l'initiative de l'école de Nancy. Elle remonte beaucoup plus haut. En 1786, le médecin de la Reine, Lemonnier, ayant fait venir des graines et des pins de Riga, installa les premiers pins sylvestres au Petit Mont Chauvet, et quelques années plus tard au Mont Ussy et au Fort des Moulins (pentes du Calvaire) où l'on voit encore des beaux spécimens de cette plantation. Mais c'est dans la période de 1831 à l847 que l'on entreprit le reboisement des grands vides avec cette essence. Ce reboisement est l'oeuvre de la Liste Civile.
Forte de l'expérience poursuivie pendant deux siècles, la Liste Civile se décida à recourir au pin sylvestre. Ce ne fut pas sans résistance de la part de la Direction Générale des Forêts qui était peu favorable à cette introduction. Il s'agissait de reboiser près de 5 000 hectares de vides dont plus de 3 000 existants de temps immémorial et 2 000 hectares provenant d'anciens peuplements feuillus ruinés et disparus.
Le problème se présentait sous trois principaux aspects :
Ces résultats engagèrent le Service Forestier à employer une deuxième fois le pin sylvestre dans la période de réfection qui suivit les gros désastres de 1879 - 1880. Malgré tout, le Service Forestier conservait une partie de ses préventions à l'égard du pin,