Le pin a malheureusement le grave inconvénient de favoriser les incendies, mais avant de le condamner, il faut réfléchir à deux fois. La suppression des pins diminuerait sans doute la fréquence et la violence des incendies mais ce serait une erreur de croire qu'elle les ferait disparaître. Sous l'Ancien Régime la forêt était dévastée par le feu - les réformateurs nous l'ont appris et cependant elle ne renfermait aucun pin. C'est là un risque inhérent à la forêt de Fontainebleau. Il est la conséquence du défaut d'humidité du sol.

On peut trouver ailleurs que dans la proscription du pin, le moyen de préserver la forêt de Fontainebleau. ; des mesures appropriées telles que l'ouverture de tranchées garde-feu, et l'organisation d'un service d'observation et de secours seraient infiniment préférables à l'opération brutale et ruineuse qui consisterait à raser tous les pins.

Déjà l'Administration est entrée dans cette voie; conformément à l'avis exprimé par une commission consultative réunie par M. Pams Ministre de l'Agriculture, elle a fait construire au cours de l'année 1913 trois pylônes d'observation et installé un réseau téléphonique complet. Il y a tout lieu d'espérer que cette organisation qui, déjà en 1913 a donné des résultats appréciables, permettra à l'avenir d'enrayer tous les sinistres.

LES CARRIERES DE GRES

De même qu'on reproche à l'Administration Forestière de transformer en stères de bois les plus beaux arbres de la forêt, on l'accuse de débiter les rochers en pavés. Ce pavé qu'on lance aux forestiers n'est pas d'un poids plus lourd que le premier.

L'exploitation des carrières de grès remonte à une époque très lointaine où la valeur artistique des rochers était totalement ignorée des hommes. Ces carrières subvenaient à des travaux publics importants, car elles fournissaient le pavage des routes royales et des rues de Paris. Vers le milieu du XIXe siècle les grès de Fontainebleau furent rigoureusement exclus des marchés de la Ville de Paris, et l'exploitation s'en trouva de beaucoup réduite. En rappelant cette circonstance, l'auteur du projet d'aménagement de 1853 se livre aux réflexions suivantes qui montrent le véritable sentiment du Service Forestier à l'égard des exploitations du grès : "On ne peut d'ailleurs que se féliciter de ce résultat. Les ouvriers, au nombre de 1000 à 1200,