répartis à Fontainebleau et dans les communes riveraines de la forêt, formaient une population très insoumise et exigeante, toujours disposée à faire valoir ses prétentions par la force brutale surtout dans les moments de trouble. Et aujourd'hui, quand on voit tous les abus qui ont été commis par les carriers, on se demande quels pouvaient être leurs griefs contre l'Administration. Ils considéraient la forêt comme leur propriété, opéraient des sondages, ouvraient des carrières pour les abandonner au moindre obstacle et les recommencer plus loin selon leur bon plaisir, sans jamais niveler les excavations et sans tenir aucun compte des peuplements qu'ils jetaient bas, ni des routes qu'ils interceptaient. Certaines routes, qui forment limites de cantons, ont été détruites au point qu'il est difficile de les reconnaître aujourd'hui.
Ces abus ont sensiblement diminué depuis huit à dix ans avec le nombre des carriers qui, sans ouvrage, ont été porter plus loin leur industrie. Cent cinquante à deux cents sont encore occupés dans la forêt et il est urgent, pour compléter la réforme commencée, de les soumettre à tous les règlements administratifs qui régissent cette matière".

On voit par cette citation combien il est injuste de rendre le Service Forestier responsable des méfaits commis par les carriers dont la malfaisance n'est d'ailleurs plus aujourd'hui qu'un souvenir. Bien loin de poursuivre la destruction des rochers pour en tirer parti, l'Administration Forestière a constamment lutté contre les exploitants et s'est attachée à en diminuer le nombre. Dans ce but elle a fini par attribuer aux ouvriers des ateliers nominatifs

et a décidé que ces ateliers seraient définitivement fermés au fur et à mesure de la disparition des titulaires. Grâce à ce régime, le mal a été circonscrit et graduellement restreint.

Actuellement, dans toute la forêt, il n'y a plus que deux ateliers en activité, l'un au canton du Parc aux Boeufs et l'autre au Rocher des Princes. Aucun des produits de ces bancs de grès n'est délivré aux services publics. C'est la fin, à très bref délai, d'une industrie dont le Service Forestier a toujours déploré l'existence.