LA CHASSE A TIR

Une protestation contre l'exercice de la chasse à tir dans les Gorges d'Apremont a été insérée dans le rapport du 16 Octobre 1912. Il n'est pas possible de résilier les baux de chasse actuellement en cours, mais lors du renouvellement de ces baux en 1917, rien n'empêchera de distraire de l'adjudication la série artistique et les cantons voisins des centres de population. Le Service Forestier est le premier à reconnaître que dans une forêt fréquentée par le public, comme la forêt de Fontainebleau, la chasse à tir doit être progressivement restreinte. On a vu plus haut les doléances des anciens forestiers au sujet des dégâts commis par le gibier ; les vues de l'Administration n'ont pas changé, et bien que le mal ait beaucoup diminué, il serait désirable de ne plus louer la chasse du lapin, pour en permettre l'extermination par les soins du service.

Les chasseurs à tir pourront en éprouver quelque contrariété ; mais les promeneurs, les artistes et les forestiers seront satisfaits.

LES DELITS DE BOIS

Un honorable étranger a signalé comme un "scandaleux vandalisme" les pillages auxquels se livrent les maraudeurs sous prétexte de ramasser le bois mort. Cette impression est celle d'un promeneur de bonne foi qui ignore les contingences et l'importance relative des choses. Il est indéniable que le ramassage en question donne lieu à certains abus et que les fagots de bois mort s'augmentent parfois de branches vertes coupées ou cassées en délit, lorsque les gardes ont le dos tourné. Il est impossible qu'il en soit autrement, car il faut compter avec les indigents qui sont naturellement portés à réaliser aux dépens de la forêt quelques menus profits plus ou moins licites.

Mais tout cela ne va pas bien loin ; ce sont des égratignures sans conséquence dans le riche manteau de la forêt qui autrefois, en a vu bien d'autres.

Il faut se dire enfin que si l'on voulait supprimer complètement ces abus, la rigueur que le Service Forestier serait amené à exercer soulèverait des protestations bien autrement véhémentes que sa prétendue complaisance d'aujourd'hui. En tout il faut la mesure ; le forestier, qui est en contact avec la réalité, gronde plus qu'il ne sévit contre les picoreurs de bois ; il aurait tort de changer de méthode.