De l'arbre au bois

Choix des arbres

A dates régulières, le forestier doit éclaircir chaque parcelle de la forêt. C'est l'opération du "martelage" - ou marquage au marteau - par laquelle on désigne les arbres à abattre formant la récolte qui sera vendue puis exploitée.
Chaque sujet est examiné et mesuré, les sujets retenus le sont pour en favoriser d'autres lors des récoltes suivantes.

Comme les arbres, en grandissant, ont toujours besoin de plus de place, il faut les desserrer pour favoriser la santé de la futaie et la qualité du bois. Ces "coupes d'éclaircie" sont faites en moyenne tous les dix ans.

Pour obtenir un bois sans nœud, on favorise un élagage naturel des branches basses en empêchant la lumière de leur parvenir. On y parvient en maintenant de petits arbres sous les grands, c'est ce qu'on nomme le "sous-étage" qui sera conservé tout au long de la vie du peuplement.

Le jour vient où il ne reste plus que de vieux arbres. Le temps est venu de la "coupe de régénération" qui doit être faite juste avant que ces derniers vieux arbres ne perdent leur capacité à produire des graines de bonne qualité. C'est ce qu'on nomme une "régénération naturelle".
On peut compter lors de l'ultime récolte les âges moyens suivants,
  • Chênes : 220 ans,
  • Hêtres : 120 ans,
  • Sapins : 140 ans,
  • Pins : 80 ans.
D'autres espèces, comme le bouleau, vieillissant plus vite, sont récoltées plus tôt.

Abattage et façonnage

Il est essentiel de prévoir la direction de la chute de l'arbre qu'on va abattre. Après une observation minutieuse, on pratique une entailles du coté prévu pour la chute puis on scie le reste du tronc (aujourd'hui à la tronçonneuse, autrefois au passe-partout), au besoin on introduit à la masse des coins et s'il y a lieu, pour garantir la chute, on élingue. Tout en conservant une mince largeur de bois "la charnière" servant de pivot à la chute.
De trop grosses branches au sommet du tronc, ou de fortes fourches, peuvent provoquer la fente du tronc lors de sa chute. Dans ce cas, pour des arbres de valeur on procède à l'écimage de l'arbre (tronçonnage des branches, ou de tout le houppier, par un bûcheron ayant grimpé dans l'arbre).
Dans nos régions les feuillus sont abattus en hiver "hors sève", d'autant plus que, dépourvus de feuilles, ils sont moins sensibles au vent.

L'abattage est toujours délicat et dangereux, soyez prudent, ne vous approchez pas d'un tel chantier tant que les bûcherons ne sont pas avertis de votre présence.

Dans la mesure du possible, l'endroit où l'arbre va tomber la place d'abattage est choisi pour ne pas abîmer semis et arbres voisins.
L'ébranchage :
Le tronc est débarassé de toures ses branches. Elles sont coupées au plus près possible de celui-ci.
La grume :
C'est le nom du tronc après ébranchage.
La bille :
C'est la section la plus basse du tronc. C'est le bois le meilleur.
La surbille :
Partie haute du tronc de qualité un peu moindre que la bille.
Le tronçonnage :
Les branches sont tronçonnées en rondins. Ils sont empilés en stères.
Le stère :
Cette unité de mesure du bois est une pile de 1 mètre de cotée. Avec les vides un stère n'est que d'entre 0,5 et 0,7 mètre cube.
Les ramilles :
On peut les fagoter ou les abandonner au sol, elles s'y décomposeront lentement.

Débardage et transport

Une fois le bois façonné, il faut apporter billes et stères jusqu'à une place où les transports peuvent se rendre. C'est le débardage. Cette opération, souvent difficile, peut faire perdre tout le bénéfice d'une récolte. Aujourd'hui le tracteur articulé est souvent la meilleure solution.
Bœufs; mulets, ânes, chevaux tous furent utilisés à ces fins (la schlitte, sorte de luge aujourd'hui interdite était autrefois en usage dans les vosges - Le câble et parfois l'hélicoptère sont réservés aux régions de montagne).