LA FORÊT DE SEINE ET MARNE

Les forêts du département couvrent environ 140 000 hectares soit 24% du territoire (second mode d’occupation du sol derrière l’agriculture) Seine et Marnais, en dessous cependant de la moyenne nationale qui approche les 30 % du territoire métropolitain.

Les forêts publiques représentent 29 % de la surface totale, soit 41 000 hectares dont le réputé Massif de Fontainebleau qui occupe à lui seul plus de la moitié des forêts publiques du département. Les forêts privées sont donc majoritaires en Seine et Marne, avec un parcellaire très morcelé : sur 60 000 propriétaires, 85% possèdent moins d’1 hectare et 12% de la surface forestière privée, alors qu’il existe de grands domaines puisque les propriétaires de plus de 100 hectares atteignent un peu plus de 30 % de la superficie totale des forêts privées.

Le département est subdivisé en 7 régions forestières : vieille France et Tardenois au nord de la Marne ; Brie au centre du département ; Gâtinais et Pays de Fontainebleau au sud de la Seine et au sud ouest du département ; Champagne crayeuse et vallée de la Seine au sud est. Chacune d’entre elles correspond à une unité naturelle qui présente des conditions de sol et de climat similaires et comporte des types de forêt ou de paysage comparables.

Les forêts de Seine-et-Marne sont composées à 90% d’arbres feuillus. Les chênes rouvres et pédonculés prédominent largement suivis du frêne et du charme. La structure forestière la plus représentée est la futaie régulière suivie du mélange futaie-taillis, paysage typique des forêts gérées de manière dynamique. Beaucoup de petits bois ou bosquets sont en taillis simple.

Cette gestion laisse peu de place aux structures irrégulières (1% de la surface totale) pourtant plus proches des formations boisées spontanées des forêts tempérées et mieux adaptées aux perturbations climatiques.

Les forêts de Seine-et-Marne rendent de précieux services écologiques (baisse des températures nocturnes, formation des sols, cycles des gaz atmosphériques et de l’eau, humidité atmosphérique, …) à l’image du stockage de carbone dans la biomasse forestière qui représente environ 90 tonnes de carbone par hectare. Ce résultat classe la Seine-et-Marne parmi les 37 départements métropolitains dont le stock de carbone en forêt dépasse 85 t/ha.

Ces forêts abritent également une grande diversité d’habitats naturels et d’espèces faunistiques et floristiques. Ainsi, 67% de la surface boisée de Seine-et-Marne font l’objet d’un recensement au titre des Zones naturelles d’intérêt écologique floristique et faunistique (ZNIEFF), auxquels se superpose, en partie, le réseau Natura 2000 qui concerne 45% de la surface forestière totale.

Le contexte francilien très urbanisé sur la partie Ouest du département a favorisé la gestion multifonctionnelle des espaces forestiers publics de manière à répondre aux diverses attentes notamment sociales et environnementales. La demande importante sur le territoire Seine-et-Marnais en matière d’accès aux espaces forestiers (qui serait supérieur à 20 millions de visites en forêt par an environ) est appelée à augmenter.

De nombreuses activités très accessibles sont pratiquées en forêt dont la promenade principalement, suivie de la cueillette de champignons, de fleurs, de fruits, de la pratique du vélo tout terrain, de l’escalade, entre autres. En Seine-et-Marne, les territoires boisés de chasse concernent la quasi-totalité de la surface forestière et plus de 14 000 chasseurs valident leur permis.

Ces services environnementaux rendus par la forêt ont été évaluées récemment, par un rapport du Centre analyse stratégique du Gouvernement, à environ 900 € par hectare ; ils génèrent une activité économique indirecte non négligeable (équipement pour les activités de plein air, restauration, hébergement,...)


 

Les forêts de Seine-et-Marne renferment un capital de bois sur pied important d’environ 24 millions de m3, surtout situé en forêt privée,. avec un accroissement annuel de la biomasse ligneuse de l’ordre de 775 000 m3. La récolte annuelle de bois, importante jadis, a prélevé environ 40% de cet accroissement au cours des 5 dernières années mais au sein d’une partie des propriétés seulement puisque 70% de ce volume proviennent des 41 000 ha de forêts publiques d’après les données Agrestes (2008).

Ces volumes prélevés restent globalement faibles, ainsi, les scieries de Seine-et-Marne qui transformaient 13 000 m3 de bois en 1997 en transforment aujourd’hui moins du quart. Les emplois et les savoirs-faire disparaissent.

Les Seine-et-Marnais perçoivent difficilement les avantages des produits de la sylviculture qui modifie de manière éphémère leur paysage sans plus-value perçue à proximité. On assiste à une désaffection des atouts liés à l’activité du bois malgré un fort regain d’intérêt pour les produits (bois de construction et d'énergie) élaborés à partir de cette ressource et leur caractère renouvelable.

Le bois énergie sous forme de bûche, très apprécié dans la région, constitue une filière à part entière qui nécessite néanmoins un approvisionnement conséquent à partir des gisements des régions voisines.

La surface boisée a significativement augmenté depuis le début du 19e siècle (d’1/3 environ). Néanmoins, 13 hectares disparaissent en moyenne chaque année auxquels s'ajoutent les innombrables petits boisements (< à 4ha), non comptabilisés, rognés par l'évolution de l'occupation du sol.

L’aménagement de l’espace provoque ainsi une importante fragmentation des boisements ce qui rend les forêts plus vulnérables aux effets du changement climatique et provoque également une rupture des trames vertes associées.

Cette atteinte est perceptible tant dans le paysage qu’à l’intérieur des massifs avec notamment un important réseau de routes intra-forestières. Au total, plus de 14 000 unités boisées individuelles de dimensions variables composent les 140 000 ha de la surface forestière du département.

Le linéaire de lisière cumulé représente presque 20 000 km soit la moitié du périmètre de la Terre. Par conséquent, l'effet lisière lié à la fragmentation des entités boisées semble significatif.

A l’intérieur des boisements, plus de 8 000 km de chemins et routes forestières entrecoupent les parcelles. Ce découpage favorise la pénétration de perturbations à l’intérieur des boisements (température et humidité de l’air, pollutions, rayonnement,…).

Cependant globalement la forêt Seine et Marnaise se porte plutôt bien, tant en quantité qu’en qualité, et fait de plus en plus l’objet des attentions conjointes des citoyens, des associations et des pouvoirs publics.