Les temps de la
Révolution
Pendant la Révolution le Bois Gautier a été exploité dans sa totalité, mais sans coupe rase.
Aux premiers jours des troubles révolutionnaires, les Avonnais firent comme tous les Français, ils cessèrent de payer l'impôt et commirent mille délits à l'encontre des fonds royaux, ecclésiastiques et communaux. Dans le même temps, Paris manquait cruellement de bois de chauffage.
Le procureur du pouvoir auquel destinataire de la lettre (qu'il avait conseillée) était Dubois d'Arneuville, magistrat de l'ancien régime qui sera maintenu à son poste jusqu'en l'été 1793. C'était un moyen de remettre la forêt en ordre par des recepages de taillis, où cela était utile, et de parer aux besoins parisiens en expédiant par la Seine les bois exploités.
Sous la Convention, le comité exécutif provisoire, en date du 12 septembre 1793 fit une "proclamation" (acte gouvernemental) et une lettre au "Procureur du pouvoir exécutif de la ci-devant maîtrise de Fontainebleau", mandant une coupe du quart de la réserve du bois de Samoreau et de la totalité du Bois Gautier.
Le 3 brumaire an II (octobre 1793), la Convention met en place une nouvelle équipe, Lucien Noël étant administrateur provisoire avec comme adjoints Prodhomme et Guay, deux anciens marchands de bois, on pouvait craindre le pire. Il n'en fut rien.
Six pieds corniers furent marqués (1), on marqua en réserve 2010 chênes anciens, modernes et baliveaux de l'âge du bois. Dans le "quart de réserve" les baliveaux de l'âge du bois avaient 35 ans (âge du taillis recrû après la coupe de 1759) et les modernes étaient les survivants des baliveaux laissés en 1759, parfois antérieurs à l'aménagement de 1697 ce qui leur donnerait au moins 97 ans.
Plus ces chênes, on mit en réserve 240 alisiers et des fruitiers.
Si on additionne chênes, alisiers et fruitiers, on obtient 16 baliveaux par arpents mis en réserve. On peut donc dire que les administrateurs révolutionnaires on très exactement respecté la vieille ordonnance royale de 1669.
L'adjudication de cette coupe se fit à un marchand de bois parisien, Jacques-Hubert Marcellot, pour 97.900 livres. D'après les procès-verbaux et le récolement du 19 nivôse an IV (8 janvier 1796) l'exploitation s'est faite dans de bonnes conditions, les réserves ont été respectées et les rejets sont "beaux, vifs et bien venants…". Pour protéger les rejets des bestiaux, les forestiers avaient mis une clause particulière à l'adjudication portant au creusement d'un fossé "depuis le Moulin de Valvins jusqu'à la maison de Saint-Aubin, du coté de la rivière Seine".