LA FAUNE SAUVAGE

Le constat en Gâtinais

Qu'en est-il de la faune sauvage en "Pays de Fontainebleau" aujourd'hui ?

Comme dans l'ensemble de la France du Nord de la Loire la situation est contrastée selon les milieux.
La grande faune forestière bénéficie d'une part de l'augmentation de la surface boisée et d'autre part des mesures prises au niveau national (ONCFS).
Le cheptel croit régulièrement et, sous réserve de poursuivre l'accompagnement nécessaire dans un milieu fortement anthropisé, on peut bien augurer de l'avenir proche.

La faune, essentiellement migratrice, des zones humides, la "Sauvagine" a régressé tant qu'aucune mesure n'a été prise en faveur du maintien de ces zones. Récemment, une prise de conscience s'est faite de l'impératif écologique en leur faveur.
L'accroissement démographique général n'entrave en rien le maintien des zones humides qui dans le meilleur des cas ne sont qu'une part très minime de l'ensemble du territoire.

Nous avons les moyens d'agir et l'avenir de la sauvagine est affaire de volonté politique, régionale et locale, relayée par le tissu associatif.

La faune adaptée au milieu agricole, souvent d'origine asiatique, est dans une situation difficile. Cela tient à la déprise agricole générale et au recul des surfaces cultivées.

L'augmentation des rendements sur les meilleures terres fait qu'on ne peut prévoir raisonnablement un retour à une culture ancienne souvent de type familial.

Au moins des mesures palliatives concernant les traitements des friches, des jachères temporaires et des haies devraient permettre la survie de certaines espèces.

Défense et illustration de la faune sauvage

Les animaux sont nos "plus vieux compagnons de route", selon la belle expression de Georges Bataille ; présents à l'aube des civilisations, ils sont les principaux et quasi uniques sujets des représentations lors de la naissance de l'art à l'âge paléolithique.

D'entre-eux les mammifères, nos plus proches, y tiennent la plus grande part.
Aujourd'hui encore, le chasseur sibérien ou l'indien guyanais regarde l'animal au moins comme son égal.

Il voit l'Ours et le Loup chasser pour se nourrir, en solitaire ou en bande organisée, comme lui.

Il leur prête une société comparable à la sienne, une organisation sociale, un but.

Pour lui, la supériorité immédiate de l'homme tient en la possession d'outils, celle de l'animal tient à ce qu'en contact direct avec les forces naturelles, il est plus proche de la divinité.

La relation de l'animal et du chasseur, chez ces peuples, diffère profondément de ce qu'une société urbaine peut se représenter.
Pour tuer l'animal il faut en quelque sorte que celui-ci ait donné un consentement préalable.
L'écureuil strié, chez les Oirotes, passe lui-même la tête dans le nœud coulant du piège.
Chez les Ketos, des rives de l'Ienisseï, l'ours va de lui-même vers le chasseur lorsque son temps est venu.

Passant de la préhistoire à l'histoire, les sociétés mésopotamiennes et méditerranéennes, compte tenu des antécédents des animaux dans leurs mythes, leur confièrent l'expression de la sagesse sociale dans d'innombrables fables et récits édifiants.

Cette expression littéraire, écrite ou orale, savante ou spontanée, vient jusqu'à nous passant par des œuvres aussi diverses que "les métamorphoses", "la légende dorée", les branches du "roman de Renart", les fabulistes classiques, les dessins animés et les comédies musicales comme "Cats".