Mais rappelons-nous qu'alors, la majeure partie de la forêt n'était pas boisée et que les cavaliers ou les meutes pouvaient courir à travers les landes désertiques, sur le sable, dans tous les terrains découverts.
Sous Henri IV furent tracées les premières routes de chasse à proprement parler, car l'emploi des voitures de luxe venait de se développer, permettant à celles des dames de la cour qui n'étaient pas amazones de pouvoir suivre les chasses.
Mais les peuplements de la forêt augmentaient toujours, et Louis XIV multiplia les routes, soit celles dites "cavalières". Soit plus encore les routes carrossables ; il en fut établi sous son règne, jusqu'à trois cent mille toises de longueur, a peu près le tiers de l'ensemble des routes qui sont tracées aujourd'hui. Il faut bien dire qu'une circonstance toute personnelle avait incité le Grand-roi, qui avait la passion de la chasse au cerf, à ouvrir ces nombreuses routes.
Dans une chasse, en 1683, il s'était démis le bras à la suite d'une chute de cheval ; dès lors, pour continuer à se livrer à son exercice favori, il circula dans une petite voiture singulière que Saint-Simon désigne sous le nom de « manière de petit soufflet » ; ce véhicule était traîné par quatre petits chevaux qu'il conduisait lui-même avec une grande adresse le long de toutes ces routes nouvelles, et qu'on relayait de temps à autre.
Le nombre des chemins s'accrut encore par la suite, mais c'est principalement Louis-Philippe qui, plutôt pour les promenades que pour la chasse, fit faire encore pour plus de cent kilomètres de nouvelles routes.
Les noms des routes
Jusqu'en 1835, ces routes n'avaient aucun nom, ce qui était fort incommode. M. de Sahune, Conservateur de la Liste Civile à cette époque,donna l'ordre de désigner chaque route, chaque carrefour et même chaque "cavalière"