La période des grands lacs par deux fois répétée, les lagunes, les sédiments de meulières, de sables, de calcaires lacustres émergés successivement, le grand golfe parisien de plus en plus rétréci, puis comblé, nous arrivons ainsi à l'époque de l'homme préhistorique, dont on a retrouvé en plusieurs régions autour de la forêt les débris, les instruments en silex taillé (il existe de belles collections de ces instruments au château de Nemours). Certaines espèces d'ours, d’hyènes, d'autres carnivores divers, de chevaux, voisins des .animaux actuels, habitaient alors ces contrées sauvages. Mais ces dépôts devenus continentaux résistèrent inégalement aux actions météorologiques, aux pluies alors si abondantes. Le calcaire de Beauce superposé, à tous les autres dans toute la région, est en partie dissous et détruit par les eaux, , et le sable, qui n'est plus protégé par ce terrain qui le recouvrait, est mis à nu et se trouve entraîné peu à peu.

Là où le banc de grès, qui est situé presque en haut des sables, n'est plus recouvert par le calcaire de Beauce, là où le sable s'est écoulé latéralement, la masse de roche, à peu près horizontale, devient comme suspendue par ses bords. Alors elle se brise et se fragmente ; les blocs de grès détachés reposent sur le sable et, à chaque pluie, descendent très lentement avec ce sable, sur place et sans être entraînés plus loin ; au fur et à mesure que de nouvelles pluies entraînent le sable, les eaux pluviales arrondissent les blocs de rochers en adoucissant leurs angles

 

Ainsi s'est peu à peu formé le relief de la forêt avec ses vallées sableuses, ses chaos de rochers sur le flanc des coteaux et ses monts encore recouverts par le calcaire de Beauce, qui protège, en ces endroits de la forêt, les grès et les sables sous-jacents.

Il n'y a que deux points que j'aie passés sous silence dans ce bref exposé : la question relative à la formation du grès vers le haut des sables, et aussi l'explication de l'orientation Est-Ouest de toutes ces bandes rocheuses alternant avec des bandes purement sableuses, en lignes parallèles.