La chasse à courre du cerf

 

Le courre du cerf ne se pratique que sur les mâles.

Le matin d’une chasse, des valets de limier font le bois et essaient de repérer un cerf, vu par corps ou identifié par ses traces (volcelest, fumées…) en parcourant des allées entourant des enceintes. Lorsqu’un animal est rembuché, une brisée est faite pour matérialiser son entrée dans l’enceinte.

Au rendez-vous, ils font leur rapport au maître d’équipage qui choisit l’animal qui sera chassé.

Les chiens sont mis à la voie.

Le maître d’équipage et les piqueux appuient les chiens jusqu’à ce qu’ils aient empaumé la voie et se récrient joyeusement.
Le cerf est lancé.
Les veneurs entourent l’enceinte afin de repérer le parti que va prendre l’animal chassé, pour le juger et sonner ce qu’ils voient (daguet, troisième tête, quatrième tête, dix cors…).

Le cerf va dès lors développer des ruses pour échapper aux chiens. Il prend de l’avance sur la meute, puis se repose.
Il fait hourvari en revenant sur son parcours en doublant sa voie, saute une allée et va se raser dans une autre enceinte, il tente d’envoyer d’autres animaux dans sa voie, en poussant avec ses bois des biches ou des jeunes.
Leur sentiment se mêle à celui du cerf de chasse, les chiens sont déroutés, certains partent sur un autre animal : c’est le change.

Les piqueux et le maître d’équipage doivent rompre ces chiens et remettre la meute sur la voie.
Les chiens de change, fins de nez retrouvent le cerf de chasse.
Les veneurs aident à relever les défauts lorsqu’ils voient par corps l’animal chassé ou que son volcelest est retrouvé au saut d’une allée. Ceci suppose que certains fassent les devants.
Les veneurs doivent suivre au plus près l’animal chassé. Les sonneries de trompe permettent d’appeler les chiens et d’informer les autres cavaliers sur le déroulement de la chasse.

Parmi les ruses fréquentes du cerf, le bat-l’eau est une des plus difficiles pour les chiens. Le cerf va se réfugier dans un étang ou une rivière et sa voie est interrompue.

 
 
 
 

Après plusieurs heures de chasse et si les ruses ont été déjouées et les défauts relevés, le cerf peut ralentir sa course et être rattrapé par les chiens.
Ils le poussent hallali courant, puis le cernent. Il tient les abois en étant hallali debout.

Le maître d’équipage ou un piqueux descendu de cheval va le servir à la dague ou au fusil.

On sonne la mort et on se découvre. L’animal est rapporté au rendez-vous pour une curée froide.

Enfin on sonne les honneurs qui sont rendus à une personnalité, que le maître d’équipage honore en lui remettant le pied antérieur droit du cerf.

Mais souvent les ruses du cerf ont déjoué la vigilance des chiens et il leur échappe, ayant pris beaucoup d’avance ou s’étant réfugié dans une propriété privée.
Et ceci d’autant plus facilement que la voie est mauvaise : le temps chaud la volatilise et le gel la neutralise, les écarts de température entre l’air et le sol la rendent fugace.
Le cerf gracié pourra être chassé plusieurs fois de suite et développer de nouvelles ruses qui le laissent sauf très longtemps.

Deux fois sur trois l’animal chassé n’est pas pris par les chiens.