se dit-il, mais comme je vais à Brolles, je prendrai l'inverse ». La route du Cerf suivie dans ce sens, le mène jusqu'à une grande route nationale, et là, pas d'écriteau sur la route! Ayant perdu toute direction à la suite de ces tours et de ces détours, il peut tourner à gauche ou à droite ; il a une chance sur deux de tomber juste.
Une jeune futaie de Hêtres

S'étant décidé à suivre la route nationale dans un sens quelconque, notre amateur des forêts, à une montée, veut prendre un raccourci ; c'est un petit sentier engageant très bien entretenu, et il remarque que sur les arbres, ou les rochers qui le bordent, on a peint des marques avec de la peinture bleue. Certains gros arbres ou rochers sont même enlaidis, sur le trajet de ce charmant sentier, par des lettres peintes en bleu : voici un M, plus loin un N, un 0, etc. ; qu'est-ce que cela veut dire ? Puis, à une bifurcation, voilà des marques rouges! En définitive, au lieu de raccourcir le trajet, ce délicieux sentier se répand en méandres indéfinis, tourne, revient sur lui-même, monte, descend, et tout cela achève de faire perdre la boussole au malheureux visiteur. Cependant, des passants le mettent dans la bonne voie, et il retourne enfin à Brolles.

Là, son ami lui fait remarquer qu'en cette courte après-midi le promeneur a soulevé, sans s'en douter, tous les principaux problèmes qui se rapportent à la forêt de Fontainebleau.

C'est dans l'un des endroits de la forêt les moins fréquentés, et cependant assez peu éloigné de Barbizon, au Rocher-Canon, l'un des quartiers chéris du grand peintre Rousseau,