le Laboratoire de Biologie végétale, dépendance de la Sorbonne installée en ce canton ; derrière l'enclos, nous pourrons nous croire un instant dans une forêt de montagnes : là se trouve, en effet, un massif de grands sapins ou plus exactement d'épicéas, qui ont parfaitement prospéré sur ce sol sableux. Il semble qu'un fragment d'une forêt des Vosges soit venu s'égarer dans cet endroit plat. Vers le carrefour de la Madeleine, et en retraversant la route de la Tour Denecourt, nous voici encore au milieu de la végétation d'une vieille forêt des Gaules, ce sont, de nouveau, des chênes, et surtout, dans un vallon chéri des peintres, des hêtres magnifiques dont plusieurs ont été foudroyés ; on dirait que c'est un morceau de la futaie des Beaux-Monts, dans la forêt de Compiègne, qui, par magie, s'est trouvé transporté au milieu d'une nature toute différente.
Pins sylvestres et rochers
Or, c'est ici que le contraste devient tout à fait frappant. Prenons un sentier qui gravit en zigzag les flancs de ce petit vallon, et subitement tout change. Nous arrivons au milieu des genêts et des genévriers, dans des rochers boisés de pins sylvestres dont les cimes sont toutes rougies par la jeune écorce écailleuse, d'apparence presque métallique, et que les rayons du soleil viennent illuminer. Sur le sol, le sable est recouvert de végétaux très particuliers ; on y reconnaît les petites touffes frisées et blanchâtres du lichen des rennes, qui forme en Laponie de si grandes prairies, à côté d'hélianthèmes à taches brunes, aux fleurs éphémères, que l'on trouve en quantité dans les sables des Landes. L'Alisier de Fontainebleau, aux