Cinquante-sept seulement de ces pins maritimes échappèrent à ce massacre météorologique ; ce sont ceux que nous avons vus près de la route de la Reine Amélie, auxquels il faut encore ajouter quelques pins maritimes beaucoup plus jeunes qui sont nés des dernières germinations, en 1880.

On a utilisé tant bien que mal pour le brûler tout ce bois gelé, et un monument funéraire (c'est bien le cas de le dire) a été élevé près de Franchard à la mémoire des 5oo.ooo stères de bois détruits en 1879 et 1880, parmi lesquels figuraient 70.000 stères de pins maritimes.

Quant au pin sylvestre, c'est en 1786 qu'il fut introduit pour la première fois par Lemonnier, médecin de Marie-Antoinette, plus ou moins botaniste, assez cependant pour qu'on pût lui donner la succession de Jussieu. Lemonnier fit venir de Riga des graines de pin sylvestre, arbre qui ne craint ni les gelées printanières ni les plus grands froids de l'hiver et qui supporte très bien les terrains secs, arides, où ne peuvent prospérer les bois feuillus. Après les premières plantations, cette essence fut adoptée par l'administration forestière qui, surtout depuis 1881, la répandit à profusion, à tel point que les artistes protestèrent en voyant disparaître sous de jeunes repeuplements monotones les grandes étendues des roches et des landes.

Bouleaux et rochers