Les incendies de forêt
Le plus grand inconvénient de ces nombreuses plantations de pins, c'est le danger qu'elles font courir à la forêt lorsqu'il se produit des incendies. Au milieu des pins dont les cimes laissent s'envoler des brandons en feu, et sous lesquels flambent en un clin d'œil les genévriers surchauffés, dans ce sol rocheux et mouvementé, il n'est pas toujours possible, soit de creuser des tranchées, soit d'établir le "contre-feu" comme dans les Forêts des Landes ou de Provence; ce qu'il y a de mieux à faire, lorsque l'incendie est pris à temps, c'est de réunir le plus vite que l'on peut beaucoup de gens, et de faire couper des branches de hêtre ou de chêne afin de frapper les broussailles allumées et d'éteindre ainsi le feu sur tout le pourtour de la partie incandescente.
Depuis un certain nombre d'années, la surveillance des incendies est très bien organisée dans la forêt de Fontainebleau ;
(qui s'étaient transformés en carabiniers pour la circonstance). Le garde général, redressé sur son cheval, après nous avoir remerciés par quelques paroles en apparence bien senties, eut un mot superbe. Voyant que la plupart des pins n'étaient tués que par leur base carbonisée, il ne put s'empêcher de s'écrier : "Cela fera tout de même une belle Coupe!"
L'introduction des pins sylvestres de Riga dans la forêt eut une conséquence botanique curieuse. Dans les parties boisées des bords de la Baltique croît en abondance une Orchidée dont les petites fleurs blanches et veloutées se dressent en épis et dont les tiges feuillées rampent sur les mousses; cette plante, dédiée au botaniste anglais Goodier, est le Goodiera repens qui, en France, ne se rencontre