.Il ne resta plus que de rares carrières faites dans le banc de grès non à fleur du sol, et l'on en voyait encore, il n'y a pas longtemps, près de la Croix d'Augas. Les quelques ouvriers qui y travaillaient avaient conservé les vieilles traditions, rejetant le grès pouf qui tombe en poussière, pour tailler le grès paf de bonne qualité et surtout le grès pif qui est le plus résistant. De tout ce passé des carrières de grès dans la forêt, depuis Philippe -Auguste jusqu'à nos jours, il ne reste plus maintenant qu'un seul souvenir, c'est la fête de la Saint-Pavé (un saint ignoré du calendrier), qui se célèbre encore tous les ans près du pont de Valvins.
Denecourt triompha encore de bien d'autres oppositions. De celle que lui fit au début la ville de Fontainebleau ; en effet, la Société de commerce de la Ville lui offrit une médaille d'honneur ; plus tard, le Conseil municipal baptisa Tour Denecourt le Fort- l'empereur, puis donna son nom à l'une des principales places de la Ville.

De celle des cochers, qui d'abord s'étaient plaint de ce que le Sylvain encourageait trop les promenades à pied, mais le bénirent lorsqu'ils virent les marques rouges destinées aux arrêts dans les promenades en voiture. De celles de la Cour de Louis- Philippe et même de l'entourage de Napoléon III qui trouvait le vieux bonapartiste trop éclectique dans ses opinions.
En 1875, à 87 ans, s'éteignit cet excellent homme, qui par sa naïve admiration, par son dévouement et son ardeur infatigable, malgré son absence d'instruction et l'enfantillage de ses descriptions, a rendu de si grands services à la forêt. On peut dire que c'est surtout grâce à lui que la forêt de Fontainebleau est maintenant connue du monde entier, à tel point que lorsque les touristes américains viennent en France, ils ont toujours deux visites indispensables à faire dans la nature : Chamonix et Fontainebleau.

Histoire géologique de la forêt

A la vue de la nature si spéciale des formations de sables et de rochers, à l'examen des terrains qui sont à 1eur base ainsi que des terrains qui sont parfois restés au- dessus et qui constituent ce qu'on nomme dans le pays les monts (Mont-Aigu, le Mont- Pierreux, le Mont-de-Fays, etc.), la question toute naturelle qui se pose, c'est de chercher comment se sont produites ces épaisses Couches successives du sol.
Je ne remonterai pas pour cela au Déluge... mais bien avant.
Si l'on veut se rendre compte de la nature de ces terrains, il faut interroger la Géologie, lui demander ce qui s'est passé en ce point du globe pendant l'histoire de notre planète ou du moins pendant les périodes géologiques qui y ont laissé la trace de leur existence.