Immédiatement au- dessus de ces terrains, mais parfois avec des transitions, se trouvent des formations sableuses littorales, car, dans les quelques rares endroits où l'on y trouve des fossiles, ce sont des coquilles de mollusques analogues à ceux qui vivent au bord de la mer sur les plages de sable ; on y rencontre aussi parfois des coquillages de mollusques vivant dans 1es eaux saumâtres, c'est- à-dire dans un mélange d'eau douce et d' eau de mer comme il s'en trouve dans les estuaires ou dans 1es lagunes. C'est ce qui fit penser à Cuvier que ces sables de Fontainebleau avaient été formés surtout sur les rivages marins, au bord de ce que, par un singulier anachronisme, les géologues nomment le golfe parisien (alors que l'emplacement de Paris était encore profondément sous la mer); mais Cuvier pensait aussi qu'une partie

de ces sables s'était déposée dans des lagunes, avec communications plus ou moins interrompues entre la mer et les lacs d'eau douce intérieurs.
Un vieux hêtre
Au-dessus des sables vient une dernière formation, c'est celle qui constitue les « monts » de la forêt. Ce sont les calcaires lacustres et les meulières dites de Beauce avec fossiles d'eau douce, terrain tout à fait analogue à celui du calcaire de Brie.

La période où se sont déposés les sables de Fontainebleau se trouve donc comprise entre ces deux formations de grands lacs, celle de Brie en dessous et celle de Beauce en dessus (voyez plus loin, figure 2).
Mais, pourrait-on dire, à quoi reconnaît-on que ces meulières sont des dépôts lacustres? Il n'y a qu'à examiner les gros fragments de ces pierres, et il n'est même pas besoin de loupe pour cela. Tout à côté de chez moi, ici, à l'orée de la forêt, un brave homme d'une grosse paire de lunettes à toile métallique pour se protéger contre les éclats, est en train, tous les jours, de frapper avec une masse sur de gros morceaux de meulière pour faire des cailloux, et on le paie au mètre cube pour ce travail.